Déjà fortement attentive aux enjeux environnementaux et sociaux, la population française sort de cette pandémie encore plus sensible à la nature, au bien-être et à l’éco-responsabilité.
Pour répondre au défi de la transition écologique et aux nouveaux besoins structurels, pouvoirs publics et acteurs privés ont des rôles centraux. En coordination avec les professionnels de l'immobilier, leur challenge consiste à rendre les programmes immobiliers parfaitement intégrés aux problématiques environnementales et énergétiques. Ils profitent également d’une innovation technologique permanente et indispensable quant à l’optimisation des ressources et des projets liés.
Le bois de plus en plus présent dans les projets
Selon Thierry Laroue-Pont (CEO de BNP Real Estate), « c’est une époque formidable pour être promoteur ». En effet, les professionnels de l’immobilier doivent innover, s’adapter aux nouvelles demandes vertes, et accorder leurs projets avec l’environnement, ce qui constitue un véritable challenge.
On constate que de plus en plus de promoteurs et constructeurs immobiliers renforcent leur catalogue avec des immeubles construits en bois. Une tendance qui se confirmera dans les années à venir puisque le bois présente de nombreux avantages. En effet, le bois, en plus d'être résistant aux changements climatiques, bénéficie d'une durée de vie allongée par rapport à de nombreux autres matériaux. Durable, il est également écologique, et dispose d'excellentes qualités en termes d'isolation thermique et phonique, ce qui en fait un matériau peu énergivore.
Aussi, les chantiers des constructions en bois sont généralement plus courts et bien moins bruyants que ceux des constructions traditionnelles en béton.
C’est ce que BNP Real Estate fait à travers ses projets de grande envergure dont la Curve, un immeuble de bureau d’une construction mixte bois et béton de 24 000 m2 à Saint Denis. L’utilisation du bois a ainsi permis d’éviter l’émission de 4150 tonnes de CO2 par rapport à une structure en béton traditionnelle. De plus, cet aménagement a été conçu afin que l’environnement de travail constitue une source d’épanouissement pour les employés. De plus, il s’élève dans un environnement de mixité (activités, logements, espaces verts, espaces publics) au sein des 30 hectares de la ZAC de la Montjoie, nouvel éco-quartier de la Plaine Saint-Denis. L’immeuble bénéficie également de la proximité de métro l°12, de RER (A et D), et de six lignes de bus.
Les promesses du chanvre dans l’immobilier
Construire plus responsable peut également passer par l’utilisation de nouveaux matériaux pour faire advenir le bâtiment biosourcé de demain. C’est ce à quoi s’attelle Crédit Agricole Immobilier en soutenant Wall ’up, la première usine française de préfabrication de façades mixtes bois et chanvre, un matériau prometteur. En effet, le chanvre est un matériau de construction bénéfique pour le sol et la biodiversité. Il ne nécessite aucun traitement pour sa culture, ne génère aucun déchet dans sa transformation et participe à réduire les gaz à effet de serre.
Ses vertus isolantes sont bien connues, et il est désormais possible de concevoir des bâtiments aux murs intégralement constitués de dérivés de la plante. Crédit Agricole Immobilier intégrera les panneaux de Wall ‘Up dans ses projets, notamment dans celui du futur ÉcoQuartier Woodi à Melun. Ce projet s’étendra sur 65 hectares composé de 2700 logements et hébergera 8000 nouveaux habitants.
L’innovation comme alliée indispensable
L’impression 3D, déjà largement utilisée dans l’industrie pour fabriquer des pièces ou autres, est aujourd’hui en plein développement dans la construction, portée par des start-up avec le savoir-faire des cimentiers. C’est en tous cas l’ambition portée par Novilia et ses partenaires : XtreeE, spécialiste de l’impression 3D, l’agence Coste architecture, le groupe cimentier Vicat et l’entreprise de travaux de construction Demathieu Bard. Tous ensemble, ils ont mis en place un projet de construction de 5 maisons réalisées à Reims au cœur de l’écoquartier Rema’vert. Ce projet a été inspiré de deux systèmes constructifs innovants. D’une part, par l’impression 3D pour la plupart des murs des maisons, complétée par des modules construits hors site pour les blocs fonctionnels des maisons d’autre part. Ce type de construction possède de nombreux avantages. Elle permet d’optimiser l’utilisation de matières, d’eau et des déchets de chantier. Elle permet également un raccourcissement des temps de chantier, une baisse des nuisances sonores et à terme une réduction des coûts. A travers cette innovation technique, l’objectif fixé par les porteurs de ce projet est “d’affirmer un nouveau modèle économique pour l’habitat social en France”, ce qui est prometteur.