Dans le continuité des différents rapports du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), Rock-n-Data s’est intéressé à l’impact écologique du secteur de l’immobilier. Le rapport GIEC traite de la crise climatique actuelle en exposant de nombreux éléments scientifiques, les conséquences du dérèglement actuel et des solutions existantes. Parmi celles-ci, le secteur de l'immobilier a un grand rôle à jouer.
Les conclusions du GIEC sont alarmantes
Il s’agit de la plus forte contribution scientifique sur le climat approuvée par 234 auteurs et 195 gouvernements. Deux autres rapports ont été publiés courant 2022 et expliquent les impacts des changements climatiques et les mesures potentielles à mettre en place pour les atténuer.
Ces rapport sont publiés tous les 5 à 6 ans et appellent à agir rapidement contre le réchauffement climatique. Il confirme que les émissions de gaz à effet de serre sont la première cause du dérèglement actuel et ont augmenté de 63% depuis 1990.
Voici un résumé des points clés du rapport 2023 du GIEC sur le changement climatique :
- Le réchauffement climatique est déjà de +1,1°C depuis 1850-1900, principalement dû aux émissions de gaz à effet de serre causées par l'activité humaine. Depuis 1990, ces émissions ont augmenté de 63 %, créant une instabilité météorologique croissante avec des incendies, des inondations, des tempêtes et des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes.
- Le réchauffement devrait dépasser +2°C d'ici la fin du siècle, dépassant ainsi l'objectif de +1,5°C fixé par les Accords de Paris. Les températures extrêmes pourraient augmenter jusqu'à +4°C. La fonte des glaces s'accélère, provoquant une hausse du niveau de la mer de 9 cm en seulement 30 ans.
- L'impact du changement climatique est déjà visible, affectant 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivant dans des régions vulnérables. Les catastrophes climatiques ont des conséquences mortelles, et les zones les plus touchées sont l'Afrique, l'Asie, l'Amérique latine, les îles et l'Arctique.
- Bien que des progrès aient été réalisés dans la planification des changements climatiques, l'adaptabilité des écosystèmes présente des lacunes. Les réponses au réchauffement climatique varient selon les régions, avec des inégalités.
Le rapport du GIEC est catégorique : les activités humaines sont responsables de ces dérèglements climatiques. Cependant, il reste encore une fenêtre d'opportunité pour changer notre trajectoire. Les solutions existent, mais elles exigent un effort collectif sans précédent, avec pour objectif la neutralité carbone d'ici 2050. L'immobilier, qui représente près de 40 % de la consommation finale d'énergie en France et 20 % des émissions de gaz à effet de serre, joue un rôle déterminant face à cette urgence climatique.
L’immobilier et le bâtiment au cœur de la transition écologique
Pour atteindre cet objectif ambitieux, plusieurs solutions émergent, manœuvrées par les pouvoirs publics et les acteurs privés. D’importants efforts seront à déployer pour réduire les émissions liées aux constructions et au fonctionnement des bâtiments.
Conscient du défi à relever, l’immobilier met en place différentes mesures pour réduire son impact.
Premièrement, le label Investissement Socialement Responsable (ISR), lancé en 2015 par le Ministère de l'Économie et des Finances, permet aux investisseurs de choisir des produits d'épargne qui intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Depuis le 23 octobre 2020, les fonds immobiliers peuvent eux aussi prétendre à une labellisation ISR. D’une part, cela implique une démarche encore plus vertueuse de la part des gérants, avec pour objectif de rendre leur parc immobilier plus responsable et parfaitement intégré aux enjeux actuels. Ils se concentrent d’ailleurs autour du patrimoine existant et sur lequel un véritable plan d’action est mis en place. Cela passe par des travaux de restructuration, un repositionnement de l’immeuble en accord avec les nouvelles normes, une reconversion des bureaux obsolètes en logements ou encore plusieurs labellisations. Des travaux d'isolation thermique, le remplacement de fenêtres par des modèles éconergétiques et l'utilisation de matériaux de construction durables contribuent à cet objectif. En effet, les fonds immobiliers peuvent être certifiés de nombreux labels, qu’ils soient spécifiques aux bâtiments (BREEAM, HQE, BBC) ou qu'ils concernent plus globalement la finance immobilière durable (ISR Immobilier, délivré par trois organismes certificateurs). Les fonds immobiliers s’attachent donc à rendre leur parc immobilier plus vert.
De nombreux progrès ont aussi été réalisés en matière de construction. C’est pour cette raison que la filière bois s’engage à soutenir le secteur du bâtiment dans sa quête à la décarbonation avec son “Plan Ambition bois-construction 2030”.
Afin de diminuer l’impact carbone des bâtiments, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique et en garantir la fraîcheur pendant les étés caniculaires, le gouvernement a mis en place la Réglementation Environnementale 2020 qui entrera en vigueur le 1er janvier 2022. Cette réglementation doit permettre de mettre un terme à l’utilisation de gaz dans les constructions neuves grâce à l'introduction d’un plafond d’émissions de gaz à effet de serre.
A ce jour, le secteur bois recouvre 23% des énergies renouvelables. Le bois énergie constitue une voie principale à la substitution des énergies fossiles, associant l’optimisation énergétique et la performance environnementale. Lorsque l’on utilise du bois énergie, le carbone « libéré » représente du carbone biogénique, puisqu’il a été compensé par la gestion de la ressource des forêts utilisées et gérées : un arbre récolté est systématiquement remplacé” d'après le Plan Ambition Bois-Construction 2030 dévoilé par la filière bois en février dernier.
La filière bois indique que l’usage renforcé du bois et des matériaux biosourcés permettront à la France de réduire le poids du carbone dans son économie. Ils présentent des qualités techniques durables tout en étant le garant d’un cadre de vie harmonieux, respectueux des engagements écologiques.
La filière bois s’engage également à développer l’offre en bois français, qu’il s’agisse de favoriser la construction de logements, de permettre une meilleure isolation/rénovation du bâtiment ou d’encourager l’usage d’une énergie de chauffage verte. Elle compte également soutenir l’économie des territoires en finançant des acteurs industriels de référence. En partenariat avec la BPI, elle promeut la création d’un fonds bois spécialisé dont l’objectif est de favoriser le développement des entreprises de la filière bois et ainsi accroître sa souveraineté nationale. Néanmoins, elle se confronte depuis plusieurs mois aux problématiques de disponibilité des matériaux et leur prix de plus en plus élevé.
Fort de ses qualités techniques et environnementales, la filière bois est la première filière contributrice à la réduction de l’effet de serre. C’est pourquoi elle met tout en œuvre pour participer à l’effort collectif en soutenant le secteur du bâtiment à renforcer l’usage du bois et des matériaux biosourcés dans ses constructions.
Outre la filière bois, et plus globalement, l’objectif qui doit être visé par le milieu immobilier est la transition vers des bâtiments à énergie zéro, en plus de la rénovation des bâtiments déjà existants, il est important de favoriser la construction de nouveaux bâtiments dont la conception minimisera leur consommation d’énergie. Pour ce faire, l'utilisation de technique d’isolation avancée, de production et de gestion d’énergie renouvelables au sein des nouvelles constructions sont autant de pistes à privilégier.
Dans cette optique, la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) a été créée. Cette réglementation, en vigueur depuis le 1er janvier 2022, vise à mettre un terme à l'utilisation de gaz dans les nouvelles constructions en introduisant un plafond d'émissions de gaz à effet de serre. Elle encourage la construction de bâtiments plus écoénergétiques et respectueux de l'environnement.
En résumé, l'immobilier durable est au cœur de la lutte contre le changement climatique. Avec des mesures telles que l'ISR, l'utilisation de matériaux durables, des réglementations environnementales strictes, et l'engagement de la filière bois, le secteur immobilier s'efforce de réduire son impact environnemental. Cependant, pour réussir cette transition, il est essentiel que tous les acteurs, des investisseurs aux gouvernements en passant par les citoyens, contribuent à un effort collectif pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.